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Guy Laplagne
8 janvier 2016

16. Naufrage de DEXIA

Quel naufrage et ce n'est pas fini: il y en a pour des dizaines d'années. Au terme il y en aura pour des dizaines de milliards de pertes financées en très grande partie par les contribuables (à dose homéopathique sur des dizaines d'années), sans compter les dommages collatéraux, par exemple sur les salariés et les collectivités locales embourbées dans les prêts toxiques, supportés par les contribuables locaux. 

Les dirigeants coulent des jours très heureux, avec des retraites chapeaux très confortables et pas remises en cause. Et les failles de la gouvernance, en particulier l'incurie de l'Etat et de la Caisse des Dépôts dans la gestion de cette participation (les dirigeants livrés à leurs folies) sont passées sous silence. Ne parlons pas non plus de la supervision bancaire qui a été totalement inopérante pour endiguer ce naufrage.

Pourquoi donc tirer des enseignements? Même le gouverneur de la BDF oubliait de parler de DEXIA en affirmant que tout allait bien dans les banques! Guy Laplagne.

Les Echos, no. 22103

Finance & Marchés, vendredi 8 janvier 2016, p. 26

BANQUE

Dexia en passe de vendre sa tour à la Défense

SHARON WAJSBROT

La banque va engager la mise en vente de sa tour début février, mais restera locataire d'une partie du site.

Dexia poursuit la rationalisation de ses activités de back-office.

C'est tout un symbole. Près de dix ans après avoir pris ses quartiers à la Défense, Dexia va mettre en vente sa tour, celle qui a abrité sa faillite retentissante pendant la crise financière. Le processus n'est pas encore officiellement enclenché, mais « il le sera début février », précise un proche de la banque, confirmant des informations de « La Lettre de l'Expansion » .

Pour Dexia, qui tente de se défaire peu à peu de ses actifs sans alourdir la charge de sa faillite pour les contribuables français et belges, c'est une nouvelle étape de son long démantèlement. Grâce à de multiples cessions, la banque franco-belge a déjà réduit son bilan à 238 milliards d'euros, contre 413 milliards d'euros fin 2011. En se délestant de cette tour emblématique, l'établissement espère mincir encore un peu. Mais, surtout, il espère en tirer quelques bénéfices. « Le moment est propice pour se défaire d'un tel actif, les liquidités sont abondantes et le marché dynamique », précise un proche de la banque. Pour mémoire, Dexia avait été le premier occupant de cette tour de 142 mètres de haut qu'elle avait acquise pour près de 300 millions d'euros en 2005. La banque occupait alors ses 31 étages, contre à peine 14 aujourd'hui.

Pour les 660 salariés du groupe, qui travaillent toujours pour la banque à Paris, cette cession ne devrait toutefois pas les contraindre à déménager. « Nous cherchons un acquéreur qui nous concède un bail d'au moins neuf ans », explique un responsable syndical du groupe.

Desserrer l'étau

Si une telle opération aboutit dans des conditions favorables pour Dexia, elle lui permettrait de desserrer quelque peu l'étau de son démantèlement. Le groupe est certes repassé dans le vert pour la première fois depuis la crise cet été et a publié un résultat net de 127 millions d'euros à la fin du troisième trimestre 2015. Mais il reste très fragile face aux sursauts des marchés et à la progression de ses coûts opérationnels.

Dans la gestion de ses activités de marché, ce sujet est d'ailleurs brûlant, puisque la banque est contrainte de continuer d'investir dans la modernisation de ses systèmes d'information quand bien même ses portefeuilles de prêts se réduisent. Pour y remédier et réduire sa base de coûts opérationnels, Dexia avait engagé des discussions avec Société Générale et Crédit Agricole au premier semestre pour confier à l'une de ces banques la gestion de certains de ses flux de back-office. Selon nos informations, c'est la banque de la Défense qui s'est imposée comme prestataire, même si la décision de lui confier le traitement de ces opérations n'est pas encore formellement prise (des audits sont en cours).

Pour les équipes, une telle alternative entraînerait le départ de plusieurs dizaines de salariés vers l'autre banque de la Défense, et aussi des suppressions de postes en interne.

Sharon Wajsbrot

© 2016 Les Echos. Tous droits réservés.

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