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Guy Laplagne
19 novembre 2019

531.Ils ont changé de vie - Ma nouvelle vie de directrice de crèches Siham Aitlahmidi Hoffmann, un grand sourire

Bravo Madame. Vous êtes radieuse et vos petits en crèche doivent l'être aussi. Ça fait du bien dans ce monde de dingues.

Oui il faut oser. C'est difficile, ça fonctionne pas toujours, il faut plusieurs essais des fois. Il faut encourager les indépendants et la préparation de ces projets. Ce n'est pas le cas et les organismes consulaires ne sont pas a la hauteur le plus souvent. Ni tous ceux qui interviennent: régions, banques. Officines, comptables etc. Une jungle trop souvent inefficace.

Je parle en connaissance de cause. Ma femme m'a toujours soutenu et je lui dois tant.

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Ils ont changé de vie - Ma nouvelle vie de directrice de crèches

Siham Aitlahmidi Hoffmann, un grand sourire grâce à sa nouvelle vie de directrice de micro-crèches / © Catherine Munsch / France TélévisionsSiham Aitlahmidi Hoffmann, un grand sourire grâce à sa nouvelle vie de directrice de micro-crèches / © Catherine Munsch / France Télévisions

Après avoir été cadre commerciale dans la grande distribution et la téléphonie pendant onze ans, Siham Aitlahmidi Hoffmann a choisi de changer de vie. Depuis 2016, elle est directrice de micro-crèches à Strasbourg. Sa vie n'a plus rien à voir avec celle d'avant. Elle est ravie d'avoir osé.

 

Par Catherine MunschPublié le 19/11/2019 à 08:18 Mis à jour le 19/11/2019 à 08:49

A41 ans, Siham Aitlahmidi Hoffmann a déjà vécu plusieurs vies professionnelles. Juriste de formation, spécialisée en droit communautaire, la jeune femme a été cadre commerciale dans la grande distribution, de matériel hifi, électroménager, informatique, mais aussi directrice adjointe d'une grande société de télécommunication. Neuf ans sur les routes du lundi matin au vendredi soir, puis deux ans, avec moins de déplacements, mais des journées entières au bureau de 7h45 jusqu' au soir 20h, samedi compris...un rythme infernal. Aujourd'hui, elle est à la tête de deux micro-crèches créées de toutes pièces par sa seule volonté et beaucoup d'efforts. 
 

Avec toute la persévérance et l'implication que je mettais dans mon travail, pour un employeur, et si peu de retour et de reconnaissance de sa part, je me suis dis "pourquoi ne pas entreprendre pour moi-même ?
-Siham Aitlahmidi Hoffmann, directrice de micro-crèches


Pas un déclic, mais plusieurs déclics

Sa première réflexion remonte à une quinzaine d'années, mais ce n'était pas encore le moment pour Siham de passer à l'action. "C'était en 2003-2004, mon conjoint était encore étudiant, impossible de prendre le risque de se retrouver sans revenu ou avec une baisse importante de revenusPuis on est venu me chercher pour entrer dans l'encadrement d'une grande entreprise. Là, j'ai découvert le travail en équipe et le relationnel client, et j'ai beaucoup aimé ça."

Dans cette société, elle a aussi eu un rôle dans les ressources humaines et la formation, des domaines dans lesquels elle se sentait bien. Puis elle est tombée enceinte. "Une fois l'enfant né, je suis allée voir mes responsables. Il était évident que je ne pouvais plus concilier cette vie professionnelle-là et ma vie privée ". 


Un projet mûri avec son conjoint 

"Comme tous les parents, nous cherchions un mode de garde, et nous avons découvert un parcours du combattant. Il n'existait pas de structure d'accueil collectif, pour les parents aux horaires atypiques ! Or nous voulions un mode de garde collectif et à taille humaine pour notre enfant. Nous n'avons rien trouvé. Alors j'ai créé la structure que je cherchais. J'ai suivi des formations à la CCI, participé à des forums des métiers, me suis inscrite au CNED pour découvrir les métiers de la petite enfance."

 Enia, Alexandre, Liham, Léa et Sam chantent avec leurs animatrices / © Catherine Munsch / France Télévisions 

Il faut trouver les infos et les bonnes infos, il faut comprendre par quoi il vaut mieux commencer
Siham Aitlahmidi Hoffmann, directrice de micro-crèches

 

"Monter une entreprise, ça s'organise"

"Il faut trouver les infos et les bonnes infos" explique la quadragénaire. Il faut comprendre par quoi il vaut mieux commencer, gérer les rendez-vous à la CCI, ceux à Pôle emploi, qui assure un simple suivi de la création d'entreprise. J'avais l'impression de devoir constamment relever la tête, pour la tenir hors de l'eau. Dans mon cas, il a fallu obtenir l'agrément pour garder et m'occuper d'enfants, monter un projet pédagogique, organiser le chantier de construction de la crèche. Car ici, c'était un plateau, tout était à faire. J'avais un architecte heureusement, mais face aux artisans et aux ouvriers qui travaillaient là, il fallait argumenter et convaincre pour que les murs des pièces soient construits selon mon idée, car je ne voulais pas que des pièces carrées ou rectangulaires."

"Ici, c'était un plateau, tout était à faire" explique la directrice de la crèche / © Catherine Munsch / France Télévisions
 

Ses conseils pour changer de vie

"Le premier conseil que je donnerais, c’est de s’armer de patience, de continuer de croire en son projet. De partir d’un schéma d’action générale, de l’étayer et de l’affiner dans les moindres détails, pour éviter de se tromper et de sentir submergé. Et évidemment bien s’entourer, faire confiance à ses amis et sa famille."
 

Pour définir son schéma d'action, Siham a pris son idée de départ et l'a complètement décortiquée, pour voir comment avancer au mieux. "Pour moi, ça a pris deux ans, j'avais peur de perdre ma motivation, car après chaque étape, un nouvel obstacle se présentait. Mais j'avais fait une étude des besoins dans le secteur et je savais qu'il y avait une forte demande. J'allais donc moi-même résoudre la situation et répondre à cette demande avérée."
  

"Aujourd'hui, ma vie a complètement changé"

"Ma vie aujourd'hui est rythmée par des jours qui ne se ressemblent pas. Je suis proche des enfants qui viennent à la crèche, mais aussi de leurs parents. Je fais le relai entre eux, les parents, la structure, l'équipe pédagogique. Et pour faire fonctionner tout ça, il faut de l'organisation, de la logistique. Je fais aussi les courses par exemple, puisque les enfants mangent à la crèche et que je tiens beaucoup à leur proposer des produits biologiques."
 La directrice proche des enfants, mais aussi gestionnaire de la crèche / © Catherine Munsch / France Télévisions
Aujourd'hui, Siham est à la tête de deux micro-crèches qui accueillent chacune dix enfants maximum, âgés de deux ans et demi à quatre ans. Elle a créé huit postes pour s'occuper des enfants, quatre dans chacune des deux micro-crèches. En trois ans, son travail a déjà été repéré et récompensé par le Rotary Club de Strasbourg. Il lui a décerné un prix pour son projet de reconversion. 

Voilà donc une jeune femme qui a commencé sa carrière professionnelle sur les chapeaux de roues, dans un rythme de folie, des déplacements permanents, des horaires sans fin pendant plus de dix ans. Puis un beau jour, un enfant, et tout a changé. Pas seulement comme pour tout le monde, quand un enfant naît, mais en plus parce qu'elle n'a pas trouvé la structure qui lui convenait pour accueillir son enfant. Alors elle l'a créée elle-même. Il lui a fallu beaucoup d'énergie et de persévérance, mais aujourd'hui Siham Aitlahmidi Hoffmann est tout simplement ravie de sa nouvelle vie. 
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