403.Une banque sur 2 en zone euro vulnérable à une crise de liquidité-BCE
Le risque de liquidité est trop sous estimé. je n'ai cessé de le démontrer à mes étudiants de gestion actif passif. L'abondance des dernières années artificielle a repoussé les nécessaires mesures de fond.
+++++
Des vulnérabilités
Le superviseur bancaire européen souligne dans son rapport détaillé que « 90% des banques rapportent une période de survie supérieure à deux mois, même en cas de choc extrême. Seules 11 banques sont à moins de deux mois » dans ce scénario extrême, où 26 banques maintiennent une période de survie de 6 mois. Les impacts seraient « plus sévères » sur la position nette de liquidités des « banques universelles et des banques d'importance systémique mondiale » - qui font pourtant valoir qu'elles sont plus solides - « car elles dépendent habituellement de sources de financement moins stables, comme les dépôts de montants élevés et les dépôts des entreprises », relève la BCE. Les banques de détail "pures" ont quant à elles l'avantage de la stabilité des dépôts des particuliers.
Le superviseur pointe d'ailleurs certaines vulnérabilités, notamment celles des banques qui ont recours au financement interbancaire à court terme libellé en devises et celles « excessivement dépendantes du bon fonctionnement du marché des swaps de change » (produits dérivés qui peuvent poser un risque de contrepartie). La BCE estime également que les banques « sous-estiment parfois l'incidence négative sur la liquidité que pourrait avoir un abaissement de la notation de crédit. »
Les résultats de ces tests vont être débattus avec chaque banque dans le cadre de leur supervision. Sans influencer directement les exigences prudentielles en matière de fonds propres nécessaires, ils peuvent cependant étayer l'évaluation des risques de liquidité des établissements.
Dans sa cartographie des risques 2020 auxquels le système bancaire de la zone euro est exposé, également publiée ce lundi, la BCE range parmi les trois principaux facteurs « les défis d'ordre économique et politique et la soutenabilité de la dette », la pérennité des modèles économiques des banques, dans une période de taux bas prolongée, et les cyberattaques et autres carences informatiques. Les autres risques sont le taux encore élevé de créances douteuses (587 milliards d'euros soit un ratio moyen de 3,7%), en baisse mais encore supérieur aux niveaux d'avant la crise et à celui des grandes économies industrialisées, mais aussi les conditions d'octroi de prêts, notamment immobiliers, de plus en plus souples.