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Guy Laplagne
30 août 2019

225.Portrait - Sandrine, ex-policière, s'est reconvertie dans l'élevage de poules pondeuses bio dans les Hautes-Pyrénées

Bravo! 

Restez locale.

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Portrait - Sandrine, ex-policière, s'est reconvertie dans l'élevage de poules pondeuses bio dans les Hautes-Pyrénées

© Sandrine Flament

 

Après 17 ans dans la police, Sandrine Flament se rend compte que ce métier n'est pas fait pour elle. Elle prend conscience qu'elle veut faire quelque chose d'utile, de bien pour la planète. Avec l'association la Cagnotte des champs, elle lance un projet de petit élevage de poules pondeuses bio.

Par Adélaïde TenagliaPublié le 30/08/2019 à 07:30

Elle pose, fièrement, une poule dans les bras, en Une du site "La cagnotte des champs". Sandrine Flament, 47 ans, est devenue l'icone de cette association, qui finance des projets d'agriculture durable, et vient de lancer un programme dédié aux femmes. 

Car l'histoire et le parcours de Sandrine sont plutôt atypiques. Elle commence sa vie professionnelle à Paris, dans la police "dont 15 ans, planquée dans un bureau", admet-elle. Sandrine travaille beaucoup, mais ne fait pas de terrain, et cela lui convient très bien. 
 

"Je m'étais trompée de voie"

Puis, pour rejoindre son mari à Tarbes (Hautes-Pyrénées), elle est affectée dans un service actif, où elle doit aller sur le terrain, interpeller des gens, mener des interrogatoires... "Cela a été un choc, plaisante-t-elle aujourd'hui. Je me suis rendu compte que je m'étais complètement trompée de voie".

La première fois qu'elle a mis quelqu'un en garde-à-vue, ça a été un drame, rit Jean-Luc, son mari. 

Là-dessus, le couple décide de partir en voyage, à bord d'un bateau avec leurs enfants. Trois ans au cours desquels ils prennent conscience de la destruction de la planète. Une prise de conscience, qui chez eux, passe surtout par la nourriture. La malbouffe, le plastique des emballages... De retour dans les Hautes-Pyrénées, ils décident de changer de mode de vie. 

Ils plantent un potager dans leur jardin, achètent des poules et des chèvres. "On s'est créé une petite ferme à nous, pour subvenir à nos propres besoins", explique Sandrine. 

Rapidement, ils se rendent compte que les chèvres et le potager demandent trop de tavail. "Mais aller chercher nos oeufs frais le matin, c'était un vrai bonheur", se réjouit Sandrine. 
 

Le coup de pouce de la Cagnotte des champs

Alors pourquoi ne pas s'occuper d'une centaine de poules, et vendre leurs oeufs sur le marché ? "A ce moment là, il s'agissait surtout d'une occupation agréable". Sandrine a le sentiment de faire quelque chose d'utile, en vendant ses oeufs de poules élevées en plein air, avec des produits naturels sans substance chimique.

Elle décide alors d'élargir un peu plus cette production. Les Intermarchés du département lui proposent de distribuer ses oeufs et la mettent en contact avec Paul Dufour, fondateur de l'association la Cagnotte des champs. 

"Quand Sandrine nous a appelés (avec Clément Campos, co-fondateur de l'association, ndlr) nous avons réalisé que nous n'avions pas encore aidé de femme agricultrice à installer son exploitation durable", admet Paul Dufour. 

Après quelques recherches, ils s'aperçoivent que seulement 25% des chefs d'exploitation dans l'agriculture sont aujourd'hui des femmes. Souvent, parce qu'il est plus difficile pour elles de trouver des terrains, obtenir des financements... 

Ils ont alors l'idée de lancer un programme, Cultiv'actrices, dédié aux femmes qui veulent construire un projet d'agriculture durable. A partir de septembre prochain Paul Dufour et Clément Campos lancent donc une campagne de dons publics pour aider 20 femmes dont ils ont sélectionné le projet. 


Et après ?

Sandrine, de son côté réfléchit aussi à développer son activité. Aujourd'hui, sa ferme compte 1500 poules. Bientôt elle en aura 1000 de plus. Sandrine récupère les oeufs, les emballe, et les livre. Elle ne se déplace que dans les Hautes-Pyrénées, et ne prévoit pas d'aller plus loin.

Il serait absurde, pour moi, de livrer plus loin, explique Sandrine. Toute mon identité repose dans le fait de faire du local. 

Modeste, elle n'ose pas parler de "modèle", pourtant elle a bien l'impression d'en avoir créé un, avec son exploitation, intermédiaire entre la ferme familiale et la grosse exploitation. 

Surtout, elle sait que la demande de produits sains et locaux est de plus en plus importante. Alors elle voudrait exporter son concept dans d'autres régions. Elle a peut-être une piste pour développer une exploitation identique dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans ses rêves, il y aurait une ferme comme la sienne dans tous les départements français.
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