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Guy Laplagne
22 octobre 2019

465.Il s'était notamment moqué des victimes de l'attentat de Nice : neuf ans de prison pour apologie du terrorisme

Il faut signaler et punir.

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Il s'était notamment moqué des victimes de l'attentat de Nice : neuf ans de prison pour apologie du terrorisme

Galets, fleurs et bougies déposés sur la promenade des Anglais juste après l'attentat. / © Laurence Collet / France TélévisionsGalets, fleurs et bougies déposés sur la promenade des Anglais juste après l'attentat. / © Laurence Collet / France Télévisions

Un ex-interne en médecine de La Timone à Marseille, surnommé "Albistouri" ou "Elbistouri" sur les réseaux sociaux, a été condamné lundi à neuf ans d'emprisonnement pour apologie du terrorisme et pour avoir voulu rejoindre l'organisation Etat islamique.

Par L.V. avec AFPPublié le 22/10/2019 à 08:34 Mis à jour le 22/10/2019 à 08:44

Dès novembre 2015, Amine L. aujourd'hui âgé de 32 ans, a tenu, via six comptes Twitter et des milliers de publications, des propos "absolument abjects, antisémites, homophobes".

Il s'est "moqué des victimes du 13 novembre et de l'attentat de Nice", jusqu'à son arrestation il y a près de trois ans en Turquie, explique le procureur, qui avait requis neuf années de prison avec une période de sureté des deux tiers.
  
"Je suis musulman et je suis pour le terrorisme"; "le mécréant se divise en deux parties: la tête et le corps" ou "je ne suis pas du genre à me coucher même face aux juges", a-t-il notamment tweeté, rappelle la présidente du tribunal correctionnel de Paris.
    
Des propos qui lui ont valu d'être signalé à plusieurs reprises en 2015 aux autorités par des internautes sur la plateforme Pharos, mise en place pour dénoncer des contenus illicites sur les réseaux sociaux.
 

Le silence face à la justice

    
Polo gris, jogging noir, barbe de deux jours, Amine L. est resté silencieux tout au long de l'audience, assis, la tête dans ses bras dans un box entouré d'une dizaine de policiers. 

Un silence qu'il garde depuis son arrestation en 2016, hormis avec son avocate. "J'ai refusé l'extraction de ma cellule ce matin", déclare-t-il succinctement, se touchant frénétiquement les cheveux.
    
"Une posture de rejet et de mépris envers la justice", pour le procureur. "Votre dangerosité est comme votre silence, têtue et volontaire", pointe la présidente.

Une accusation vivement rejetée par son avocate Gabrielle Fingerhut: "Mon client sait qu'il n'a aucune chance d'être considéré dans sa parole, il estime qu'il a perdu d'avance", plaide-t-elle.
 

"Solitaire et discret"


"Ce n'est pas qu'il ne supporte pas les magistrats, c'est simplement quelqu'un de provocateur, il ne supporte pas l'autorité", tente d'expliquer son conseil, auprès de qui Amine L. se qualifie lui même de "petit con", rapporte-t-elle.
    
De toute façon, selon le procureur, il n'y a "pas réellement besoin d'explications". Les faits sont assez "éloquents". "Ce n'est pas sur une exaltation momentanée, de quelques jours, mais il s'agit bien de la diffusion d'images absolument terribles et de propos qui font l'apologie sur une période extrêmement longue", souligne-t-il.
    
Cet étudiant en médecine, "intelligent" voire "brillant" mais aussi "très solitaire" et "discret", selon ses collègues, travaillait depuis trois ans dans les services hospitaliers marseillais et avait effectué un stage en orthopédie à La Timone de mars à octobre 2016.

Au même moment, il s'est radicalisé au contact d'un groupe d'individus. Selon le procureur, Amine L., spécialisé en chirurgie de la main et orthopédique, réfléchissait à mettre ses capacités de médecin au sein de l'EI. "C'est une personne très ancrée dans cette radicalité", assène-t-il.
    
Ainsi, en octobre 2016, Amine L. s'est rendu en Turquie, où il a été interpellé quelques jours avant Noël, souhaitant rejoindre la zone de combat irako-syrienne.

"Un voyage sans retour", estime le procureur, car "parti avec plusieurs milliers d'euros en espèce, sans avoir prévenu son cercle familial, ni son entourage radical". "Fin 2016, plus personne ne peut pas ignorer la nature de l'EI", ajoute le magistrat.

Pour son avocate, il est avant tout "quelqu'un d'inaccessible et secret", ce qui revient à juger "un caillou dont on ne sait rien".
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